Quand reprendre les relations
sexuelles après l’accouchement ? C’est une question délicate. En effet,
deux sortes d’obstacles doivent être surmontés afin que la reprise des
relations sexuelles soit harmonieuse : des obstacles physiques et des
obstacles psychologiques.
Pourquoi attendre
La plupart des coutumes et des religions veulent que la femme et son compagnon s’abstiennent de toute relation
sexuelle pendant les quarante jours qui suivent l’accouchement.
Ce n’est pas sans raison.
Vous devez, en tous les cas, attendre
impérativement la fin des saignements (ou lochies) et la cicatrisation
complète de l’épisiotomie ou de la césarienne, sinon le risque
d’infection sera trop élevé.
Et puis tout dépend de l’attitude
du père. Lui aussi peut manifester une absence
de désir, il peut lui aussi être très fatigué. Il se peut
aussi qu’il ressente une certaine jalousie envers
le nouvel arrivé. Il peut avoir été choqué par l’accouchement et la vue de
sa femme mettant au monde son enfant. Ou bien il se sent mal à
l’aise dans son nouveau rôle de père.
Certains pères, par contre, sont trop insistants ou exigeants. La reprise des relations sexuelles peut être pour
eux un moyen de “reprendre” leur femme, ou
d’entrer en compétition inconsciente avec le bébé.
Les obstacles physiques
La douleur (ou à la crainte de la
douleur) :
Toute la zone périnéale
est particulièrement sensible, voire meurtrie, surtout en cas d’épisiotomie ou d’accouchement
par forceps.
D’autre part, l’utérus n’a pas encore retrouvé sa
position normale. Comme sa position est encore assez basse, son col
risque d’être heurté au cours des rapports sexuels.
Une femme qui a subi une césarienne redoutera (avec raison) le poids du
corps de son partenaire sur son abdomen, la cicatrice
étant encore douloureuse.
La perte de sensibilité :
Il existe, après l’accouchement,
une perte de sensibilité dans la région vaginale
et périnéale. Les vaisseaux sanguins qui alimentent le vagin
ont souvent été déchirés par le passage du bébé,
cette zone est donc maintenant moins bien irriguée et moins bien
lubrifiée.
Les muscles de la zone périnéale
sont plus laxes car ils ont été distendus par l’accouchement
et par les hormones de la grossesse qui
perdurent encore. La qualité de la sensation risque d’être déficiente.
D’autre part, il a été prouvé par des tests médicaux que
les axes nerveux qui relient le vagin au cerveau sont quasiment
“endormis” pendant les trois à quatre semaines qui suivent l’accouchement.
Les freins physiologiques :
Si la jeune mère est anémique, elle va manquer de
folates et les folates sont des conducteurs de sensations. Il faut
également savoir que l’hormone de production du
lait, la prolactine, entraîne une baisse
du désir sexuel.
Mais il existe aussi d’autres freins physiologiques
comme une importante prise de poids, l’accumulation de la fatigue, ou
une dépression qui peuvent entraver la reprise des rapports
sexuels.
Les obstacles psychologiques
La peur :
La peur d’avoir mal tout d’abord, de souffrir. La peur,
ensuite, de retomber enceinte. La peur de
ne pas plaire également. La maman peut se
sentir mal dans sa peau avec ses kilos en trop, son ventre flasque, ses
seins gonflés, son teint brouillé, et ses cheveux ternes. Elle ne rentre
pas encore dans ses vêtements d’avant la grossesse, or les vêtements
constituent souvent un élément de séduction.
Mais la maman peut aussi
éprouver une gêne due à la présence sous son toit d’une mère ou d’une belle-mère,
ou de toute autre personne venue l’aider quelque temps.
Maman comblée par son bébé :
Il ne faut pas oublier un détail important. De
nombreuses femmes sont totalement “comblées” par leur bébé et par le contact
physique qu’elles entretiennent avec lui et ne ressentent nul besoin des
bras de leur mari.
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