La blogosphère algérienne s’enflamme. Les appels pleuvent et la colère gronde. Partout le même nom: Yacine Zaid. Libérez Yacine Zaid, le militant des droits de l’homme arrêté le lundi 1er Octobre 2012 à Ouargla, dans le sud algérien.
Alors
qu’il se rendait à Hassi Messaoud en bus, Yacine Zaid, 41 ans,
syndicaliste et militant des droits de l’homme, est arrêté le lundi 1er
octobre. Il est 11h, les policiers qui ont reçu ordres de contrôler ses
faits et gestes, selon
les déclarations de son avocate Me Dalida Kaci, le fouillent et
l’interrogent. Habitués à ce genre de pratiques d‘intimidations,
Yacine alerte très rapidement le bureau d’Alger de la ligue algérienne
des droits de l’homme dont il fait partie. Les policiers n’apprécient
pas l’appel et le ton monte rapidement. Yacine est tout de suite menotté
et conduit au commissariat. Le dérapage
commence. Coups, insultes, menaces pleuvent. Yacine menace à son tour…
de porter plainte. Les policiers s’excusent (selon le témoignage de sa
femme qui lui a tout récemment rendu visite à la prison de Ouargla),
Yacine ne veut rien savoir, il portera bel et bien plainte. La machine
judiciaire se met alors en marche, comme pour le devancer: il est
accusé d’outrage à agent de l’ordre et maintenu en détention provisoire
en attendant de comparaître le 8 octobre prochain. Il risque jusqu’à 5
ans de prison. A Alger,
on semble plus que jamais déterminés à faire du bruit pour le libérer.
Les actions de solidarités se multiplient
Plusieurs rassemblements ont été
organisés, notamment pour la journée de jeudi 04 octobre. Un sit-in a
été tenu dans la matinée de jeudi, à 10h à l’entrée du ministère de la
justice à Alger, un second est prévu pour 14h près du siège de l’ONU,
toujours dans la capitale. Sur internet, les pétitions circulent, les
photos et les appels à la mobilisation se multiplient. Si bien que la
presse étrangère et même des organisations internationales se sont
saisis de l’affaire. En Algérie,
la mobilisation est sans précédent, des associations de défense des
droits de l’hommes s’activent, des partis politiques comme le RCD
« Rassemblement pour la culture et la démocratie » et le FFS « Front des
forces socialistes » prennent position (ce qui est rare dans ce genre
d’affaires). Tags, pétitions, pancartes ou banderoles en mains, ils
réclament tous la libération immédiate de Yacine Zaid. Une majorité
d’entre eux, s’organise déjà pour rejoindre le sud du pays. Un
grand rassemblement est prévu à Ouargla, ville d’origine du militant, le
jour de sa comparution. En attendant, Free Yacine Zaid,
c’ est le mot d’ordre.
Fella Bouredji
جريدة. الوطن
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